Ne vous en déplaise, 2016 est l’année de Donald Glover.

« I know i’m not perfect but i am original »

Original, Donald Glover l’est tellement que comme beaucoup d’artistes, il ne peut s’arrêter à une seule définition. Et si certains n’hésitent pas à le qualifier de petit génie, cet artiste aux multiples casquettes aura bel et bien pris son envol cette année 2016. Et l’on vous explique pourquoi.

donald-glover-image

Fils de témoins de Jéhovah et déjà trublion de service, Donald Glover fait rapidement ses débuts sur les scènes de stand-up dès son plus jeune âge. Dès 2003 alors qu’il n’est âgé que de 23 ans et encore étudiant à l’université de New York, il passe par la case scénariste pour le Daily Show en écrivant les sketchs pour l’émission satirique. C’est là qu’il est repéré et dans la foulée recruté par l’humoriste Tina Fey pour la série 30 Rock où il officiera durant 3 ans à l’écriture, s’offrant même le luxe de quelques caméos. Mais c’est vraiment en 2009 qu’il entre enfin dans la lumière, avec sa participation à la série ô combien sous-estimée de Dan Harmon : Community.

Il y incarne durant cinq saisons le jeune community-castquarterback déchu, Troy Barnes qui, au côté de Abed Nadir (joué par Danny Pudi) représente l’un des duos les plus iconiques de ces dernières années et dont les actes de bromance font encore mouche aujourd’hui, malgré son départ de la série en 2014 afin de se concentrer sur son autre passion, la musique.

Tandis qu’il rap sans vergogne sur son cours d’espagnol ou sur la chorale de Noël, celui ci va réellement prendre le mic’ sous le nom de Childish Gambino, son alter-ego musicien dont le nom provient d’un générateur de blaze du Wu-Tang Clan. Un flow constant, de grosse punchlines qui tâchent, mais qui touche juste. L’incursion de Donald dans le rap game est réussie malgré un premier album descendu par la critique (un 1.6 salé sur Pitchfork entre autre), notamment à cause de son côté trop « blackgeoisie ».

Et 2016 arriva.

Comme le glas d’une reconnaissance jusque là jamais pleinement acquise, Donald prend enfin son envol.

tablet_atlanta_poster_2x3Sa série Atlanta tout d’abord confirme à ceux qui en doutaient encore de son talent à la fois devant et derrière la caméra en tant que show-runner. Il décrit la vie de Earn,  jeune père et rappeur qui tente de subvenir autant au besoin de sa fille que de ses ambitions personnelles. La série prend surtout part dans un contexte d’élection, en y donnant une autre vision de cette jeunesse afro-américaine urbaine désabusée.

Choucou d’internet et des geeks en puissance, si l’occasion d’incarner le premier Spideman noir de l’histoire lui est passé sous le nez malgré le donald-glover-lando-194438lobbying des fans, il se rabat alors sur un autre pilier de la pop culture, en décrochant le rôle du jeune Lando Calrissian, le rival et meilleur ami du contrebandier Han Solo dans le prochain spin-off de A Star Wars Story qui sortira en 2018.

Le succès de son 3ème album « Awaken, my Love ! », sortie le 2 décembre dernier est la cerise sur le gâteau. Véritable pépite sortie de nulle part, cet album est à la fois salué par la critique (décrochant même 7.2 revanchard sur Pitchfork ) mais aussi par ses pairs comme le batteur des Roots qui n’hésite pas à qualifier l’album d’une des dernières claques de la musique black depuis There’s a Riot Goin On de Sly Stone en 1971. Awaken marque pourtant un virage à 180°C dans la carrière de Childish Gambino puisque celui-ci laisse de côté le rap ego-trip pour rendre un vibrant hommage au funk sombre et psyché des années 70. Un album qui sonne déjà comme un classiques et qui squatte les playlists depuis deux semaines.


Si 2016, fut un excellent cru pour Donald Glover, nous ne pouvons qu’espèrer qu’il n’en est qu’à ses prémisses. Et que comme le bon vin, c’est avec l’âge qu’il se bonifie. 

giphy-13

Martin Nolibé, alias Ungrateful Ninja